Mon Amie Rose,
Une nuit de Noël dans les rues du 15éme arrondissement à la rencontre d’une longue dame qui déambule tel une ombre fantomatique entre le Métro Lourmel et la rue Leblanc. On la nome Rose mais personne ne sait vraiment son Nom…..
Longue dame brune aux cheveux si longs si sales si pleins de misère. Son visage si beau presque angélique, avec des yeux qui ne voient plus tellement la vie, rien que du noir et du gris, son regard vert est vide, sûrement d’avoir trop regarder la solitude, l’indifférence des passants.
Monsieur le Maire du 15éme arrondissement est en vacances il déguste un bon champagne, il boit au miracle de la nativité !
Dans la rue, une femme va mourir bientôt, son gilet gris est rempli de trous, elle n’a même plus de chaussures aux pieds. Ses mains sont salies par le bitume, elle a froid, elle sourit pourtant.
Je suis devant elle, on se parle, on fume une cigarette ensemble, elle a refusé de prendre la nourriture que je venais de lui apporter. Elle ne désire plus rien, son esprit est parti au-delà….. Je me sens perdue tout d’un coup, ne sachant plus quoi faire, ni quoi dire. « Un petit café ça vous dirait un petit café ? » Non merci vraiment je ne peux pas accepter me dit-elle.
« Me permettez-vous de venir vous revoir à nouveau ? » Elle me sourit encore.
Que puis-je faire que dois-je dire pour que Rose accepte ma main ?
Un vent froid souffle à la sortie du métro Lourmel, des gens rentrent de leur réveillon, les bras chargés de cadeaux. Nous sommes là parmi eux et pourtant personne ne s’arrête un instant !
Pendant ce temps là j’imagine Monsieur le Maire devant une table remplie de nourriture, bien au chaud dans ses chaussons de nantis…….
Une femme va bientôt mourir, elle est en grand danger elle se nome peut-être Rose, sa raison décline elle ne sait plus les mots pour appeler au secours. Elle ne possède que ce mystérieux sourire pour cacher son désespoir. Elle est belle et digne dans ses haillons, et moi je me sens si petite d’un coup ! Si minable devant t-elle ! Elle ne veut même pas de mon manteau, elle reste figée devant moi, ses grands yeux me regardent et je vois toute l’absurdité de ce monde qui passe sans même la regarder !
Aujourd’hui ça fait presque 5 jours que je ne l’ai pas vu, la nuit est tombée, il fait froid et je suis là à me demander si elle est toujours parmi nous.
Demain je vais retourner lui rendre visite, peut-être qu’elle acceptera enfin ma main…